Édition 43 - Pourquoi Google est en grand danger à cause de l'IA
#43 Et Gemini ne va (peut-être) rien changer à cela
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Actuellement, je suis pas mal pris sur d’autres projets et je suis obligé de mettre la newsletter au second plan. J’ai très envie de vous faire des tests comparatifs, mais cela prend du temps.
Alors, afin de pouvoir publier une édition intéressante cette semaine, j’ai voulu faire ce que je sais faire de mieux : une réflexion sous forme de tribune ! Et aujourd’hui, la victime de mon humeur est Google 😅
Parce qu’on entend beaucoup parler de Google dans l’IA générative. Mais on parle peu de l’avenir de Google avec l’IA générative. Et selon moi (et d’autres), cet avenir est loin d’être radieux. Je vais vous expliquer pourquoi, avec mes mots et une argumentation qui, je l’espère, va tenir la route !
Google, une domination sans partage à l’image des GAFAM
Googliser. L’entreprise californienne est tellement incontournable qu’on en a créé un verbe. C’est la seule entreprise des GAFAM qui a cet honneur. Ni Apple, Facebook/Meta, Microsoft et Amazon n’ont droit à leur verbe en français. Et cela, Google ne le doit qu’à son moteur de recherche.
La recherche sur internet est un quasi-monopole de Google. Mis à part si on est militant pour ses données (DuckDuck Go, Brave, feu Qwant) ou fan de Yahoo ou Bing, on va tous sur Google. Parce qu’on sait que c’est là qu’on trouvera les meilleurs résultats.
Google tient une grande partie de ses revenus directement ou indirectement de son moteur de recherche, notamment via les pubs qu’on y voit régulièrement. Il me semble d’ailleurs avoir lu que Google tirait 97 % de ses revenus de la pub ! Les Google Ads que vous payez quoi 🥹
Quand on surdomine la recherche sur Internet, on ne devrait objectivement pas avoir peur pour son avenir. Pourtant, chez Google, on a déclenché l’alerte rouge quand ChatGPT est sorti. Parce que l’entreprise n’avait pas du tout vu arriver le déploiement de l’IA générative au grand public. Et ça change tout.
Pourquoi l’IA générative est un danger pour le business de Google
En tant que formateur ChatGPT et IA générative, je répète la même chose à tous mes clients et sur Linkedin : mis à part le cas particulier de Perplexity AI, n’utilisez jamais une IA générative comme Google. Tout simplement parce que l’IA générative n’est pas faite pour ça.
ChatGPT est là pour générer du contenu ou “prédire la suite de mots” la plus logique à votre prompt. Pas plus. Or, en parlant à une IA générative comme vous le feriez sur Google, vous obtenez un résultat médiocre. Parce que l’IA n’a pas été entraînée pour ça. Et ce ne sont pas les plugins ou l’accès à internet via, par exemple, Bing sur ChatGPT, qui vont remédier à cela.
Mais alors, pourquoi Google serait en danger si l’IA générative ne doit pas être utilisée comme Google ? Question logique ! En fait, la réponse est double et assez simple. La première réponse, c’est que ce “problème” n’est que temporaire. On le voit déjà avec Gemini de… Google (j’y viens) ou Perplexity AI, on a des IA connectées à internet en temps réel ou qui sont des moteurs de recherche dopés à l’IA. À l’avenir, on utilisera une IA générative comme un moteur de recherche, entre autres.
La seconde réponse, c’est que Google n’a aujourd’hui pas de solution viable pour vivre dans un monde où le business sur internet est dominé par les acteurs de l’IA générative. Et ce n’est pas (encore) Gemini qui va remédier à cela.
Bard et Gemini, ou comment Google s’est planté (pour l’instant)
Ajouter ce “pour l’instant” est essentiel. Parce que je ne suis pas Nostradamus et que je suis incapable de prédire l’avenir avec certitude. En revanche, je peux avoir des certitudes sur le passé et le présent. Et ces certitudes ne sont pas radieuses pour Google.
Quelques mois après la sortie de ChatGPT, Google a sorti Bard. Déjà, à l’époque, on avait eu droit à quelques commentaires dithyrambiques au sujet de cet outil. Comme souvent, les personnes qui avaient voulu démontrer leur immense (mé)connaissance du sujet se sont fondées sur des tests ou “benchmarks”, sans même avoir essayé le produit.
Pourtant, dès qu’on se mettait à utiliser Bard ET qu’on lui donnait les mêmes prompts qu’à ChatGPT, les résultats obtenus étaient très loin de GPT-4 et pas au niveau de GPT-3.5. Bard est une IA sortie trop vite, avec un LLM (PaLM 2) pas au point, en tout cas comparé à ceux d’OpenAI.
L’alerte rouge déclenchée, Google se mit alors à fond dans le développement d’un nouveau LLM, du nom de Gemini. Ce dernier a, lui aussi, eu droit à des commentaires de folie de personnes n’ayant même pas testé l’outil. Et là encore, Google a très mal communiqué à son sujet, notamment à travers une vidéo de présentation “trafiquée” (ou plutôt, bien orientée pour arriver au résultat souhaité).
J’ai testé Gemini dès mi-décembre et, si on était bien au-dessus de Bard, on restait loin de ChatGPT et même de Mistral Large, sorti quelques mois plus tard.
Bref, mis à part la version Advanced sur laquelle je vais revenir, Google s’est planté et n’a pas pris le bon train de l’IA générative. En tout cas, pour ses propres produits, car Google a mis des billes dans Anthropic, dont le LLM Claude 3 est très au-dessus du LLM Gemini. Ce qui n’empêche pas Google d’être en réel danger d’avoir un destin à la Kodak pour une raison simple.
Les habitudes des utilisateurs, le jury qui aura raison (ou pas) de Google
Google a déjà perdu une bataille : celle des réseaux sociaux. Avec Google+, l’entreprise de Mountain View s’est complètement vautrée et a carrément dû fermer son réseau social. Pourtant, cet échec n’a pas empêché Google de faire des milliards de bénéfices, ni celles de tous les autres projets abandonnés. D’ailleurs, Google a un cimetière de projets, ce qui pour moi démontre l’immense capacité de lancement de nouveaux produits.
Néanmoins, il y a une chose que Google aura du mal à contrôler, et ce même en possédant des milliards de données les concernant : les habitudes des utilisateurs. En vivant principalement avec ses offres liées à la publicité, un changement d’habitude de manière pérenne serait un vrai danger pour Google.
Par exemple, si les utilisateurs décident d’utiliser les outils d’IA générative pour faire du Google, les annonceurs iront sur les outils d’IA générative. Or, mis à part à faire de Gemini un véritable concurrent à OpenAI et aux autres, le business de Google sera en grand danger, parce qu’on verra alors que le moteur de recherche Google est moins performant que celui d’OpenAI.
Aujourd'hui, Google n’a pas d’autres solutions que celle d’améliorer Gemini pour en faire un outil ultra performant et aussi performant voire plus que GPT-4, Mistral Large ou Claude 3. Parce que la nouvelle génération (15-20 ans en gros), elle, utilise bien moins Google que les autres.
Pourtant, je ne pense pas que Google soit en danger de mort, parce que l’entreprise a plusieurs cordes à son arc, dont l’IA générative avec Gemini Advanced.
Gemini Advanced et Google Workspace, les sauveurs de Google ?
Gemini est une IA déclinée en plusieurs versions. La plus puissante et performante s’appelle Gemini Advanced ou Ultra. Gemini Advanced est le plus gros concurrent de Microsoft Copilot, parce que les deux ont le même objectif : être une IA intégrée à une Suite.
Pour Copilot, c’est la suite Office et, pour Gemini Advanced, la suite Google. Or, sur ce point, Google peut tirer son épingle du jeu. Personnellement, j’utilise aujourd’hui un mix entre trop de choses : Proton pour mes mails et mon calendrier, Google Drive pour mes dossiers, Zoom pour mes visios premium. Or, à terme, je passerai tout sur Google Workspace, parce que j’ai envie de centraliser tout ça avec un outil performant.
Et là, je suis certain que Google pourra faire très fort avec l’IA. Le vrai concurrent de Google est donc plutôt Microsoft, qui a une large avance grâce notamment à ses investissements dans OpenAI. Google pourrait aussi intégrer Advanced à son moteur de recherche. Mais selon moi, Google doit arrêter la mascarade Gemini s’il ne s’améliore pas, comme l’entreprise l’avait fait pour Google+, parce que cela ne fonctionnera jamais en l’état.
En bref, Google possède un outil génial qui s’appelle Workspace, qui pourrait largement concurrencer Microsoft, parce que l’outil est globalement meilleur et plus interactif. Et son algorithme de moteur de recherche reste le plus performant au monde. Alors non, Google n’est pas mort et n’est pas près de mourir. Mais Google doit clairement faire attention, parce que les habitudes des utilisateurs sont en train de changer.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui et à la semaine prochaine (ou la suivante) 🙂
Super article ! Merci😊👍