Édition 63 - Au secours, l'IA va me remplacer... ou pas ?
#63 Quand les prédictions ressemblent à celles de Madame Irma
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« L’IA va-t-elle nous piquer nos jobs ? ».
Entre la potentielle future automatisation des tâches et les robots qui s’améliorent à vue d’œil, le sujet alimente les conversations partout. Tout le monde y va de sa prédiction. Moi, j’essaie de rester au-dessus de tout ça, mais je sais que le sujet est important.
On a l’impression que d’un jour à l’autre, nos emplois seront pris par une IA super efficace. Mais est-ce qu’on n’exagérait pas un peu ? Oui, l’IA progresse. Mais de là à dire qu’elle va remplacer tout le monde demain matin, on n’en est pas là. Et beaucoup de prédictions qu’on entend ressemblent plus à celles de Madame Irma qu’à de vraies analyses.
Il y a quelques mois, je partageais déjà mes réflexions sur ce sujet du Grand Remplacement. L’IA continue d’être un outil puissant, mais le rythme n’est pas aussi rapide que certains le prétendent.
Cette édition sera un petit moment de réflexion sur cette question qui, je sais, est importante pour vous !
Le miroir des prédictions incertaines
Les prédictions sur les technologies ne sont jamais simples et l’IA n’échappe pas à la règle. Si l’on regarde l’histoire, on se rend compte que les prévisions sont souvent plus floues qu’on ne le pense.
Si je prends l’exemple de la voiture, on nous promettait déjà dans les années 1960 des voitures volantes pour l’an 2000. On est en 2024 et elles ne sont toujours pas là, malgré des progrès intéressants dans d’autres domaines comme la conduite autonome (quand c’est autorisé).
L’IA, elle aussi, a été vue comme une technologie de rupture dès les années 1950. Mais l’Hiver de l’IA est passé par là et on a droit à beaucoup d’interprétations contradictoires depuis son retour sur le devant de la scène. Certains “experts” clament qu’elle va remplacer des millions d’emplois, d’autres pensent qu’elle ne remplacera personne. Mais en réalité, personne ne peut prédire avec certitude ce qui va se passer. Chaque secteur est différent et l’impact de l’IA dépend de nombreux facteurs : régulations, adoption par les entreprises, avancées technologiques futures, etc.
Cette incertitude est typique des grandes révolutions technologiques. On sait que des changements sont à venir, mais impossible de dire avec précision quand et comment ils se produiront. Bref, l’avenir est flou et ceux qui disent savoir exactement ce qui va se passer sont souvent ceux qui se trompent le plus.
L'IA : menace ou opportunité pour les emplois ?
Chaque fois que le sujet de l’IA remplaçant des emplois est abordé, les discussions s’enflamment. Tout simplement parce que le sujet inquiète. Aujourd’hui, il n’y a qu’une certitude : personne n’est capable de dire ce qu’il va advenir. Oui, l’IA aura et a déjà un impact, mais cet impact pourrait varier énormément d’un secteur à l’autre.
Par exemple, dans le domaine de l’automatisation industrielle ou des services, l'IA (non générative) peut déjà accomplir des tâches spécifiques avec une grande efficacité. Mais attention, il ne s’agit pas de remplacer tout un secteur du jour au lendemain. Dans de nombreux cas, elle optimise les processus et libère les employés de certaines tâches fastidieuses, leur permettant de se concentrer sur des missions plus stratégiques ou créatives. Perso, j’appelle ça une opportunité, pas une menace.
L’erreur serait donc de voir l'IA uniquement comme une menace. Elle peut être un levier d'amélioration et d’assistance, en particulier dans des secteurs où les tâches répétitives sont nombreuses. Les métiers vont évoluer, nécessitant de nouvelles compétences, mais cela ne signifie pas une disparition massive d’emplois.
Internet n’a pas engendré une vague de chômage et de “personnes inutiles” comme aime le dire Laurent Alexandre. Avec l’IA, cela pourrait donc être la même chose.
Les limites actuelles de l'IA et les scénarios d'évolution
L'IA actuelle, malgré ses avancées impressionnantes, reste loin d'être parfaite. Beaucoup de ses limites viennent du fait qu'elle est dépendante des données qu’on lui donne et des tâches spécifiques pour lesquelles elle a été entraînée.
Par exemple, une IA peut analyser des milliers de dossiers médicaux, mais sans le contexte ou les bonnes données, elle peut passer à côté de diagnostics essentiels. Un exemple récent est celui de Google DeepMind, dont l'IA médicale MedPaLM s'est révélée être un outil intéressant pour répondre à des questions médicales complexes. Pourtant, malgré des performances impressionnantes dans les tests, elle a montré des limites importantes face à des cas cliniques plus subtils ou rares, nécessitant toujours la validation d’un médecin humain.
Un autre point clé est que l'IA fonctionne bien dans des environnements structurés. Elle est très efficace pour résoudre des problèmes bien définis, mais dès qu’on sort de ces cadres précis, ses performances chutent. Vous l’avez tous constaté avec ChatGPT et la créativité : bien que le chat puisse générer des images ou des textes, il n’a pas la capacité de réellement comprendre les nuances ou de proposer des idées véritablement innovantes comme le ferait un être humain, sauf à très bien travailler le prompt.
Ainsi, même si l’IA évolue rapidement, elle reste une assistante et uniquement une assistante. Elle complète les compétences humaines sans les remplacer totalement. C'est cette combinaison d’IA et d’expertise humaine qui, à long terme, semble la plus prometteuse. Les scénarios où l'IA remplace complètement des métiers complexes sont encore loin de la réalité.
Ce que disent les études et les experts
Les experts ont des avis variés sur l'impact de l'IA sur les emplois, avec des conclusions qui diffèrent selon les secteurs et les pays. Un rapport de McKinsey, publié en 2023, indique que jusqu'à 400 à 800 millions d'emplois à travers le monde pourraient être automatisés d'ici 2030, notamment dans des secteurs comme la production et le transport. Cependant, dans un rapport plus ancien (2018), McKinsey estime aussi que l'IA pourrait créer entre 555 et 890 millions de nouveaux postes, notamment dans la technologie, la santé et d'autres secteurs à forte croissance.
L'Organisation Internationale du Travail (OIT) a également publié une étude soulignant que si certains emplois à forte composante manuelle, comme ceux dans l'agriculture et l'industrie manufacturière, sont les plus exposés à l'automatisation, l'IA créera aussi une demande accrue pour des postes hautement qualifiés dans la gestion et la supervision des systèmes automatisés. L’IA générative est bel et bien vue comme une assistante, pas une remplaçante.
Par ailleurs, PwC a révélé dans son Global AI Study de 2023 que l'adoption de l'IA pourrait avoir un impact positif, notamment marqué par un gain économique de 45 % d’ici 2030. PwC souligne que, bien que des emplois disparaissent, d'autres seront créés dans des domaines tels que la cybersécurité, le développement de logiciels et la gestion de l'IA.
Ces études montrent que l'IA ne se traduira pas uniquement par des suppressions d'emplois massives, mais par une transformation des métiers existants, nécessitant une adaptation continue des travailleurs et une montée en compétences pour répondre aux nouveaux besoins du marché.
L'IA comme assistante et non comme remplaçante
Il est facile de céder à la panique face aux innovations technologiques et l'IA ne fait pas exception. Mais si l’on regarde l’histoire, aucune révolution technologique n’a jamais complètement remplacé l’homme. Chaque invention – de la machine à vapeur à internet – a créé autant d’opportunités qu’elle a supprimé des postes. L'IA suit cette trajectoire. Elle n’est pas là pour nous remplacer, mais pour nous assister. Je le répète toujours en formation !
L’IA serait alors une assistante parfaitement calibrée : elle exécute les tâches répétitives, libérant ainsi du temps pour que vous puissiez vous concentrer sur des activités plus créatives ou stratégiques. L'IA, quand elle est bien utilisée, peut anticiper vos besoins, traiter rapidement des données complexes et proposer des solutions. Mais elle reste dépendante de l’humain, qui garde la vision d’ensemble et la capacité à prendre des décisions cruciales.
L’avenir du travail sera donc une collaboration étroite entre l’humain et l’IA. J’en suis persuadé. Si certaines tâches sont automatisées, l’intelligence humaine – sa créativité, son empathie, et son jugement – restera irremplaçable.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, à la semaine prochaine 😁